12.12.06

Voltar a casa - III

Le Nuage m'a dit: "Je m'évanouis"; et la Nuit: "Je plonge dans l'aurore ardente."
La Douleur m'a dit: "Je demeure, et le silence est profond, comme l'empreinte de ses pas."
"Je meurs dans la plénitude", a répondu ma vie.
La Terre m'a dit: "Mes lumières baisent tes pensées à ton heure".
"Les jours passent, a dit l'Amour, mais j'attends."
Et la Mort: "Je conduis la barque de ta vie à travers la mer."

Où les routes sont tracées, je perds mon chemin.
Sur la vaste mer, dans le bleu du ciel, il n'y a point de lignes marquées.
Le sentier est caché par les ailes des oiseaux, le feu des étoiles, par les fleurs des saisons différentes.
Et je demande à mon coeur: ton sang ne porte-t-il point la connaissance de l'invisible chemin?

Rabindranath Tagore. L'Offrande lyrique suivi de La Corbeille de fruits, NRF, Poésie / Gallimard, 1975

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