Prologue
L'autre jour j'eus une violente, soudaine et irréparable envie de M., comme un coup de foudre dans un paratonerre.
Espiègle et coquette, M. a des grands cheveux noirs, deux grands yeux amandés, deux grands seins qu'elle porte avec une nonchalance apparente et en fait avec beaucoup de soin. Elle les enveloppe dans les soutiens-gorge d'un magasin de la specialité de notre ville, où elle se fait servir par les deux propriétaires de l'établissement, les employées n'en étant pas, à son avis, suffisamment fournies.
M. dormait les yeux ouverts, sa grande chevelure étalée sur le coussin, son regard étalé dans le vide, ses seins pendus, l'un de chaque côté du corps, satisfaits et rassaciés. Je la laissais s'endormir et partais - je n'aime pas partager mon réveil, le moment le plus intime de la journée.
En realité je n'aime pas partager mes journées, ni ma vie. De temps en temps je partage mes envies prennantes avec M., qui les accepte apparemment avec plaisir - je ne crois jamais sérieusement aux soupirs de femmes, vu l'extrême facilité qu'elles ont à les feindre; ni à leurs spasmes, pour la même raison.
Après je m'en vais. J'ai ma vie, de laquelle je ne me plains point; de temps en temps elle croise celle de M., ses soutiens-gorge, ses sourires, ses phrases dites en riant comme si chaque mot avait un deuxième sens et moi l'obligation de le comprendre.
Ele ne me pose jamais de questions, ne me demande pas où vais-je quand je la quitte, d'où viens-je quand je la retrouve; moi non plus, je ne lui pose pas de questions: je sais qu'elle écrit dans un journal de mode, qu'elle aime le théatre et pas le cinéma, qu'elle apprécie les fleurs que je lui améne si par hasard le magasin de fleurs près de mon hôtel est ouvert.
I
Je ne sais pas si vous connaissez Lisbonne. “C’est une ville de contrastes”, disent les autorités touristiques. Elles ont raison, pour une fois. Lisbonne est un ville de contrastes: entre les magnifiques monuments et les maisons à l’abandon (il y a environ 4200 bâtiments nécessitant une réhabilitation, dit la mairie); entre les rues, belles, pavées, et l’impossibilité quasi totale de les parcourir en marchant, car les trottoirs sont pleins de voitures (et si l’on a une poussette l’impossibilité devient totale); entre la lumière, superbe comme dans toutes les villes baignées par la mer (ou un fleuve, dans ce cas) et les odeurs de pisse, d’ordures et de merde de chien. Les contrastes pourraient continuer ad infinitum. On s’en fout.
La civilisation est simplement un synonyme de police efficace. Mettez un policier entre chaque groupe de x centaines, ou x milliers de personnes; donnez-lui les moyens d’effectuer son travail correctement – et vous aurez une ville civilisée. En revanche, si votre policier est plutôt un boy-scout, “ami” de la population, dans le meilleur des cas; ou un corrompu, dans le plus commun, vous n’aurez point de civilisation.
Lisbonne n’est pas une ville civilisée; mais c’est une ville adorable – en part car elle n’est pas civilisée, en part malgré cela. J’y ai un appartement, cadeau de mon père le jour où j’ai reçu mon diplôme à l’Uni. Il est dans le quartier de la ville que je préfère, celui de Príncipe Real. J’ai une vue sur le Tage, je suis à proximité de tout et loin du bruit; j’ai de bons restaurants, un marché de produits “biologiques” (je ne sais pas ce que sont des produits alimentaires non biologiques; jamais vu une tomate en béton dans ma casserole, par exemple; ou du riz en fer forgé. Mais la désignation a pris, hommage à l’irrationalité collective d’une espèce qui se croit rationnelle et parfois parvient à faire croire qu’elle l’est).
Je ne suis pas souvent à Lisbonne et je loue l’appartement à des étrangers de passage. Si je viens pour une fin-de-semaine je descends à l’hôtel; si je reste plus longtemps j’attends que mes locataires partent et je prends mon espace comme si c’était une maison de vacances, une maison dont les objets me sont familiers mais qui n’est pas la mienne.
C’est le cas maintenant: je suis ici pour trois mois.
Lisbonne fût jadis la capitale d’un empire; je me demande aujourd’hui si elle n’est plutôt une capitale de province: on y vit comme dans un village. Les gens sont les mêmes depuis des dizaines d’années; grâce à la loi des loyers, qui provoque une hécatombe dans les bâtiments, les magasins les plus modestes se maintiennent et n’ont guère besoin de se renouveler. Les relations avec le voisinage – les petites épiceries, les cafés, la pâtisserie – s’établissent rapidement. Il suffit d’y aller régulièrement pendant une semaine ou deux et nous sommes considérés “de la maison”.
II
M. habite loin, au Parque des Nations, une partie nouvelle et relativement laide de la ville. Je vais rarement chez elle: normalement je lui téléphone quand j’arrive à l’aéroport, on se donne rendez-vous pour un peu plus tard si elle est libre ou pour le lendemain et l’on se retrouve à l’hôtel (plutôt une pension, non loin de chez moi, qui me rappelle l’appartement de ma grand-mère et non pas une auberge de luxe).
Cette fois les choses ne se passent pas ainsi: elle a, elle me l’annonce heureuse, “un home dans sa vie”.
“Ce n’est pas une raison pour que l’on ne se retrouve pas, M.” “Ok, mais cette fois je ne pourrai pas te faire l’amour”.
“Je survivrai”.
Nous nous retrouvâmes donc, les deux mois suivants, sans qu’elle me “fasse l’amour”. Nous allions à la petite pâtisserie de M. Leal, qui fait des madeleines intégrales et des pastéis de nata “meilleurs que ceux de Belém”. Nous mangions au Pão de Canela, qui me faisait croire être à New York ou à Paris, lieu favori de la bourgeoisie locale et des intellectuels (à Lisbonne sont les mêmes, quelle que soit l’appartenance politique); où au Trivial, qui fait une Perdiz à Convento de Alcântara qui parfois, en le mangeant, me donnait envie de devenir moine au dit couvent d'Alcântara; nous marchions au jardin du Príncipe Real, récemment détruit par la mairie avec des travaux de “récupération”; nous buvions des Alexanders au Procópio, ou un barman appelé Luis fait les meilleurs de Lisbonne – et avec ça les meilleurs cocktails, tout court. C’est un bar classique, avec une décoration classique, un service classique et une beauté unique.
Des fois nous allions nous promener au bord du Tage; nous nous asseyions aux Cais das Colunas, qui est un concentré de l’histoire du Portugal – en face Almada, ses horreurs, son ex-chantier naval, en arrêt depuis de décennies; derrière la Praça do Comércio, Terreiro do Paço, jadis lieu du pouvoir et aujourd’hui de mauvais restaurants pour touristes. Et nous parlions. Nous parlions beaucoup: d’elle et de son homme; d’elle et de pourquoi elle se maquillait moins, elle se soignait moins, elle s’habillait moins; d’elle et de ses doutes sur la maternité, sur la vie de famille, sur la vie de couple. D’elle et des pressions de sa famille pour qu’elle se marie avec “son homme” – il s’appelait Matias, mais elle ne le nommait que très rarement.
“Tu comprends, João, je n’ai plus besoin d’un masque, maintenant. Je puis être moi. Il m’aime, il n’aime pas mes habits, ou mes bâtons à lèvres”. “Il est ingénieur, il s’en fout de ces choses. Il n’est pas sensible aux apparences”. “Il est tellement drôle. Figure-toi qu’il ne sait pas que Pierre Cardin est une marque d’habits, où que Yves Rocher sont des cosmétiques”.
Mais au bout de deux mois elle commença à changer. M. était trop intelligente – et trop intéressée par elle-même - pour ne pas s’en apercevoir. “Est-ce que tu aimes cette petite robe? “”Que penses-tu de cette couleur?” - elle me tendait les ongles, peints comme je ne les avais jamais vus.
III
Un jour elle m’a dit “j’ai envie de te faire l’amour”. Nous sommes allés dans mon appartement du Príncipe Real, vue sur le Tage, cadeau de mon père qui, sans doute, rêvait justement de scènes comme ça quand il me l’a offert et nous nous fîmes l’amour. Nous nous fîmes quatre ou cinq mois d’amour, pour être plus précis.
Je dis nous nous fîmes l’amour car l’on ne peut, malheureusement, pas dire nous nous fîmes l’amitié. Nous nous connaissions parfaitement maintenant, après ses mois de palabres; trop bien pour tomber amoureux l’un de l’autre. S’énamourer est découvrir; dès que l’on découvre l’autre l’amour cesse et se transforme soit en amitié soit en ennui, haine ou, simplement, indifférence et distance.
Entre M. et moi il n’y a jamais eu d’amour: nous sommes passés par différents stages d’amitié, comme une rivière qui a traversé des montagnes, des plaines, des lacs et arrive à la mer la même rivière qu’au départ, mais différente – plus calme, plus large, plus profonde.
IV
“Tu sais, João? Il n’y a pas d’intérieur et d’extérieur. Nous sommes un. Nous pensons que nous avons besoin d’un masque pour séduire et qu’une fois l’objectif atteint il n’est plus nécessaire; mais ce n’est pas vrai. Nous sommes ce masque, et ce masque est nous. Il est inutile de penser que l’on peut les séparer. C’est comme croire qu’il y a une différence entre la chair et l’esprit: les deux sont faits de la même matière, naissent des mêmes cellules, croissent et se développent ensemble“.
“Je crois à l’amitié entre un home et une femme. Pas toi? “
“Oui, si la femme n’est pas la femme de mon meilleur ami, ou est très laide”.
“Je ne suis ni l’une ni l’autre“.
“Non”.
“Tu crois que je dois dire à Matias que je ne l’aime plus?“
V
“Je le lui ai dit. Il m’a remercié. Il voulait se séparer de moi et ne savait pas comme me le dire lui-même. Quel fils de pute!”
Épilogue
L'autre jour j'eus une violente, soudaine et irréparable envie de M., comme un coup de foudre dans un paratonerre.
L'autre jour j'eus une violente, soudaine et irréparable envie de M., comme un coup de foudre dans un paratonerre.
Espiègle et coquette, M. a des grands cheveux noirs, deux grands yeux amandés, deux grands seins qu'elle porte avec une nonchalance apparente et en fait avec beaucoup de soin. Elle les enveloppe dans les soutiens-gorge d'un magasin de la specialité de notre ville, où elle se fait servir par les deux propriétaires de l'établissement, les employées n'en étant pas, à son avis, suffisamment fournies.
M. dormait les yeux ouverts, sa grande chevelure étalée sur le coussin, son regard étalé dans le vide, ses seins pendus, l'un de chaque côté du corps, satisfaits et rassaciés. Je la laissais s'endormir et partais - je n'aime pas partager mon réveil, le moment le plus intime de la journée.
En realité je n'aime pas partager mes journées, ni ma vie. De temps en temps je partage mes envies prennantes avec M., qui les accepte apparemment avec plaisir - je ne crois jamais sérieusement aux soupirs de femmes, vu l'extrême facilité qu'elles ont à les feindre; ni à leurs spasmes, pour la même raison.
Après je m'en vais. J'ai ma vie, de laquelle je ne me plains point; de temps en temps elle croise celle de M., ses soutiens-gorge, ses sourires, ses phrases dites en riant comme si chaque mot avait un deuxième sens et moi l'obligation de le comprendre.
Ele ne me pose jamais de questions, ne me demande pas où vais-je quand je la quitte, d'où viens-je quand je la retrouve; moi non plus, je ne lui pose pas de questions: je sais qu'elle écrit dans un journal de mode, qu'elle aime le théatre et pas le cinéma, qu'elle apprécie les fleurs que je lui améne si par hasard le magasin de fleurs près de mon hôtel est ouvert.
I
Je ne sais pas si vous connaissez Lisbonne. “C’est une ville de contrastes”, disent les autorités touristiques. Elles ont raison, pour une fois. Lisbonne est un ville de contrastes: entre les magnifiques monuments et les maisons à l’abandon (il y a environ 4200 bâtiments nécessitant une réhabilitation, dit la mairie); entre les rues, belles, pavées, et l’impossibilité quasi totale de les parcourir en marchant, car les trottoirs sont pleins de voitures (et si l’on a une poussette l’impossibilité devient totale); entre la lumière, superbe comme dans toutes les villes baignées par la mer (ou un fleuve, dans ce cas) et les odeurs de pisse, d’ordures et de merde de chien. Les contrastes pourraient continuer ad infinitum. On s’en fout.
La civilisation est simplement un synonyme de police efficace. Mettez un policier entre chaque groupe de x centaines, ou x milliers de personnes; donnez-lui les moyens d’effectuer son travail correctement – et vous aurez une ville civilisée. En revanche, si votre policier est plutôt un boy-scout, “ami” de la population, dans le meilleur des cas; ou un corrompu, dans le plus commun, vous n’aurez point de civilisation.
Lisbonne n’est pas une ville civilisée; mais c’est une ville adorable – en part car elle n’est pas civilisée, en part malgré cela. J’y ai un appartement, cadeau de mon père le jour où j’ai reçu mon diplôme à l’Uni. Il est dans le quartier de la ville que je préfère, celui de Príncipe Real. J’ai une vue sur le Tage, je suis à proximité de tout et loin du bruit; j’ai de bons restaurants, un marché de produits “biologiques” (je ne sais pas ce que sont des produits alimentaires non biologiques; jamais vu une tomate en béton dans ma casserole, par exemple; ou du riz en fer forgé. Mais la désignation a pris, hommage à l’irrationalité collective d’une espèce qui se croit rationnelle et parfois parvient à faire croire qu’elle l’est).
Je ne suis pas souvent à Lisbonne et je loue l’appartement à des étrangers de passage. Si je viens pour une fin-de-semaine je descends à l’hôtel; si je reste plus longtemps j’attends que mes locataires partent et je prends mon espace comme si c’était une maison de vacances, une maison dont les objets me sont familiers mais qui n’est pas la mienne.
C’est le cas maintenant: je suis ici pour trois mois.
Lisbonne fût jadis la capitale d’un empire; je me demande aujourd’hui si elle n’est plutôt une capitale de province: on y vit comme dans un village. Les gens sont les mêmes depuis des dizaines d’années; grâce à la loi des loyers, qui provoque une hécatombe dans les bâtiments, les magasins les plus modestes se maintiennent et n’ont guère besoin de se renouveler. Les relations avec le voisinage – les petites épiceries, les cafés, la pâtisserie – s’établissent rapidement. Il suffit d’y aller régulièrement pendant une semaine ou deux et nous sommes considérés “de la maison”.
II
M. habite loin, au Parque des Nations, une partie nouvelle et relativement laide de la ville. Je vais rarement chez elle: normalement je lui téléphone quand j’arrive à l’aéroport, on se donne rendez-vous pour un peu plus tard si elle est libre ou pour le lendemain et l’on se retrouve à l’hôtel (plutôt une pension, non loin de chez moi, qui me rappelle l’appartement de ma grand-mère et non pas une auberge de luxe).
Cette fois les choses ne se passent pas ainsi: elle a, elle me l’annonce heureuse, “un home dans sa vie”.
“Ce n’est pas une raison pour que l’on ne se retrouve pas, M.” “Ok, mais cette fois je ne pourrai pas te faire l’amour”.
“Je survivrai”.
Nous nous retrouvâmes donc, les deux mois suivants, sans qu’elle me “fasse l’amour”. Nous allions à la petite pâtisserie de M. Leal, qui fait des madeleines intégrales et des pastéis de nata “meilleurs que ceux de Belém”. Nous mangions au Pão de Canela, qui me faisait croire être à New York ou à Paris, lieu favori de la bourgeoisie locale et des intellectuels (à Lisbonne sont les mêmes, quelle que soit l’appartenance politique); où au Trivial, qui fait une Perdiz à Convento de Alcântara qui parfois, en le mangeant, me donnait envie de devenir moine au dit couvent d'Alcântara; nous marchions au jardin du Príncipe Real, récemment détruit par la mairie avec des travaux de “récupération”; nous buvions des Alexanders au Procópio, ou un barman appelé Luis fait les meilleurs de Lisbonne – et avec ça les meilleurs cocktails, tout court. C’est un bar classique, avec une décoration classique, un service classique et une beauté unique.
Des fois nous allions nous promener au bord du Tage; nous nous asseyions aux Cais das Colunas, qui est un concentré de l’histoire du Portugal – en face Almada, ses horreurs, son ex-chantier naval, en arrêt depuis de décennies; derrière la Praça do Comércio, Terreiro do Paço, jadis lieu du pouvoir et aujourd’hui de mauvais restaurants pour touristes. Et nous parlions. Nous parlions beaucoup: d’elle et de son homme; d’elle et de pourquoi elle se maquillait moins, elle se soignait moins, elle s’habillait moins; d’elle et de ses doutes sur la maternité, sur la vie de famille, sur la vie de couple. D’elle et des pressions de sa famille pour qu’elle se marie avec “son homme” – il s’appelait Matias, mais elle ne le nommait que très rarement.
“Tu comprends, João, je n’ai plus besoin d’un masque, maintenant. Je puis être moi. Il m’aime, il n’aime pas mes habits, ou mes bâtons à lèvres”. “Il est ingénieur, il s’en fout de ces choses. Il n’est pas sensible aux apparences”. “Il est tellement drôle. Figure-toi qu’il ne sait pas que Pierre Cardin est une marque d’habits, où que Yves Rocher sont des cosmétiques”.
Mais au bout de deux mois elle commença à changer. M. était trop intelligente – et trop intéressée par elle-même - pour ne pas s’en apercevoir. “Est-ce que tu aimes cette petite robe? “”Que penses-tu de cette couleur?” - elle me tendait les ongles, peints comme je ne les avais jamais vus.
III
Un jour elle m’a dit “j’ai envie de te faire l’amour”. Nous sommes allés dans mon appartement du Príncipe Real, vue sur le Tage, cadeau de mon père qui, sans doute, rêvait justement de scènes comme ça quand il me l’a offert et nous nous fîmes l’amour. Nous nous fîmes quatre ou cinq mois d’amour, pour être plus précis.
Je dis nous nous fîmes l’amour car l’on ne peut, malheureusement, pas dire nous nous fîmes l’amitié. Nous nous connaissions parfaitement maintenant, après ses mois de palabres; trop bien pour tomber amoureux l’un de l’autre. S’énamourer est découvrir; dès que l’on découvre l’autre l’amour cesse et se transforme soit en amitié soit en ennui, haine ou, simplement, indifférence et distance.
Entre M. et moi il n’y a jamais eu d’amour: nous sommes passés par différents stages d’amitié, comme une rivière qui a traversé des montagnes, des plaines, des lacs et arrive à la mer la même rivière qu’au départ, mais différente – plus calme, plus large, plus profonde.
IV
“Tu sais, João? Il n’y a pas d’intérieur et d’extérieur. Nous sommes un. Nous pensons que nous avons besoin d’un masque pour séduire et qu’une fois l’objectif atteint il n’est plus nécessaire; mais ce n’est pas vrai. Nous sommes ce masque, et ce masque est nous. Il est inutile de penser que l’on peut les séparer. C’est comme croire qu’il y a une différence entre la chair et l’esprit: les deux sont faits de la même matière, naissent des mêmes cellules, croissent et se développent ensemble“.
“Je crois à l’amitié entre un home et une femme. Pas toi? “
“Oui, si la femme n’est pas la femme de mon meilleur ami, ou est très laide”.
“Je ne suis ni l’une ni l’autre“.
“Non”.
“Tu crois que je dois dire à Matias que je ne l’aime plus?“
V
“Je le lui ai dit. Il m’a remercié. Il voulait se séparer de moi et ne savait pas comme me le dire lui-même. Quel fils de pute!”
Épilogue
L'autre jour j'eus une violente, soudaine et irréparable envie de M., comme un coup de foudre dans un paratonerre.
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Não prometo responder a todos os comentários, mas prometo que fico grato por todos.