19.4.07

"Le voyageur altéré"

84 (L'Offrande lyrique)

"C'est l'angoisse de la séparation qui s'épand par tout le monde et donne naissance à des formes sans nombre dans le ciel infini.
...
C'est cette envahissante peine qui s'épaissit en amours et désirs, en souffrances et en joies dans les demeures humaines, et, de mon coeur de poète, c'est toujours elle qui fond et ruisselle en chansons."


54 (L'Offrande lyrique)

"Je ne réclamais rien de toi; je n'importunais pas de mon nom ton oreille. Lorsque tu m'as laissée, je suis restée silencieuse. J'étais seule près de la source, où l'arbre porte un ombre oblique, ...

Je n'entendis point ton pas lorsque tu vins. Tes yeux étaient tristes lorsqu'ils reposèrent sur moi; ta voix était lasse quand tu me disais tout bas: "Ah!, je suis un voyageur altéré."


6 (La Corbeille de fruits)

"Où les routes sont tracées, je perds mon chemin.
Sur la vaste mer, dans le bleu du ciel, il n'y a point de lignes marquées.
Le sentier est caché par les ailes des oiseaux, le feu des étoiles, par les fleurs des saisons différentes.
Et je demande á mon coeur: ton sang ne porte-t-il point la connaissance de l'invisible chemin?"




in L'Offrande lyrique suivi de La Corbeille de fruits, col. Poésie, ed. Gallimard. Trad. Hélène du Pasquier.

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