Escrever sobre fundações que tremem, como se escrevesses durante um tremor de terra, um longo tremor de terra. Escreves e tudo treme: a mesa, a mão que escreve, o papel sobre o qual a caneta tenta penosamente avançar. Escreves e o mundo à tua volta treme. Escreves sobre um mundo que treme enquanto ele treme, porque ele treme.
Os teus medos mudaram de casa, de sítio, tens de mudar-lhes o alvo. Eram tão confortáveis, as tuas angústias, tu conhecia-las tão bem. Coabitaram muito tempo juntos, tu e elas e agora, subitamente, ei-las mudadas.
Não se muda de medos como se muda de camisa. Criamos laços com as angústias, meu amor. Sentimo-nos órfãos, se de repente elas se vão embora.
Quem me roubou esses queridos medos? Eram tão confortáveis, tão hospitaleiros, simpáticos. Convivíamos bem juntos, as minhas angústias e eu. Roubaste-mas e agora devo substituí-las por outras novas, desconhecidas.
É tarde, os medos saem. Durante o dia dormem, escondem-se, os cobardolas. De noite saem, vão para os bares escrever-te. Olham-te nos olhos e perguntam-te: "Vieste para ficar?"
Vieste para ficar?
.........
Sou fiel às minhas angústias, percebes? Não gosto quando elas me deixam e menos ainda quando são substituídas por olhos azuis como os teus, pelos teus cabelos loiros, pela tua beleza. Os medos querem-se feios.
Um medo bonito assusta, muito mais do que um medo simples, banal, como o medo da solidão, por exemplo.
Pesada responsabilidade a tua, ladra de angústias.
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Écrire sur des fondations tremblantes, comme si tu écrivais pendant un tremblement de terre, un long tremblement de terre. Tu écris et tout tremble : la table, la main qui écrit, le papier sur lequel la plume essaye péniblement de glisser. Tu écris et le monde autour de toi tremble. Tu écris sur un monde qui tremble pendant qu'il tremble, parce qu'il tremble.
Tes peurs ont déménagé, changé de place, tu dois leur changer la cible; elles étaient tellement confortables, tes angoisses. Tu les connaissais tellement bien. Vous cohabitiez depuis si longtemps. Et tout d'un coup, les voilà changées.
L'on ne change pas de peurs comme l'on change de chemise, figure-toi. On s'attache à ses angoisses, mon amour. L'on se sent orphelin si soudainement elles partent.
Qui me les a volées, ces chères peurs? Elles étaient si confortables, si accueillantes, si sympathiques. On faisait bon ménage, mes angoisses et moi. Tu me les as volées et je dois les remplacer par des nouvelles, que je ne connais pas encore. Il est tard, les peurs sortent. Pendant la journée elles dorment, vois-tu? Elles se cachent, lâches.
La nuit elles sortent, vont dans les bars, t'écrivent, te regardent dans les yeux et te demandent "es-tu là pour rester?"
Es-tu là pour rester?
.........
Je suis fidèle à mes angoisses, vois-tu? Je n'aime pas quand elles me quittent et encore moins quand elles sont remplacées par des yeux bleus comme les tiens, par tes cheveux blonds, par ta beauté. Les peurs se veulent laides.
Une peur belle est effrayante, beaucoup plus qu'une peur simple, banale, comme celle de la solitude, par exemple.
Lourde responsabilité que la tienne, voleuse d'angoisses...
Os teus medos mudaram de casa, de sítio, tens de mudar-lhes o alvo. Eram tão confortáveis, as tuas angústias, tu conhecia-las tão bem. Coabitaram muito tempo juntos, tu e elas e agora, subitamente, ei-las mudadas.
Não se muda de medos como se muda de camisa. Criamos laços com as angústias, meu amor. Sentimo-nos órfãos, se de repente elas se vão embora.
Quem me roubou esses queridos medos? Eram tão confortáveis, tão hospitaleiros, simpáticos. Convivíamos bem juntos, as minhas angústias e eu. Roubaste-mas e agora devo substituí-las por outras novas, desconhecidas.
É tarde, os medos saem. Durante o dia dormem, escondem-se, os cobardolas. De noite saem, vão para os bares escrever-te. Olham-te nos olhos e perguntam-te: "Vieste para ficar?"
Vieste para ficar?
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Sou fiel às minhas angústias, percebes? Não gosto quando elas me deixam e menos ainda quando são substituídas por olhos azuis como os teus, pelos teus cabelos loiros, pela tua beleza. Os medos querem-se feios.
Um medo bonito assusta, muito mais do que um medo simples, banal, como o medo da solidão, por exemplo.
Pesada responsabilidade a tua, ladra de angústias.
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Écrire sur des fondations tremblantes, comme si tu écrivais pendant un tremblement de terre, un long tremblement de terre. Tu écris et tout tremble : la table, la main qui écrit, le papier sur lequel la plume essaye péniblement de glisser. Tu écris et le monde autour de toi tremble. Tu écris sur un monde qui tremble pendant qu'il tremble, parce qu'il tremble.
Tes peurs ont déménagé, changé de place, tu dois leur changer la cible; elles étaient tellement confortables, tes angoisses. Tu les connaissais tellement bien. Vous cohabitiez depuis si longtemps. Et tout d'un coup, les voilà changées.
L'on ne change pas de peurs comme l'on change de chemise, figure-toi. On s'attache à ses angoisses, mon amour. L'on se sent orphelin si soudainement elles partent.
Qui me les a volées, ces chères peurs? Elles étaient si confortables, si accueillantes, si sympathiques. On faisait bon ménage, mes angoisses et moi. Tu me les as volées et je dois les remplacer par des nouvelles, que je ne connais pas encore. Il est tard, les peurs sortent. Pendant la journée elles dorment, vois-tu? Elles se cachent, lâches.
La nuit elles sortent, vont dans les bars, t'écrivent, te regardent dans les yeux et te demandent "es-tu là pour rester?"
Es-tu là pour rester?
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Je suis fidèle à mes angoisses, vois-tu? Je n'aime pas quand elles me quittent et encore moins quand elles sont remplacées par des yeux bleus comme les tiens, par tes cheveux blonds, par ta beauté. Les peurs se veulent laides.
Une peur belle est effrayante, beaucoup plus qu'une peur simple, banale, comme celle de la solitude, par exemple.
Lourde responsabilité que la tienne, voleuse d'angoisses...
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Não prometo responder a todos os comentários, mas prometo que fico grato por todos.