L'objectif de l'exercice - établir, oui ou on, d'une façon irréfutable l'existence d'une sémantique de la pomme - s'éloigne au fur et à mesure que la nuit avance - c'est-à-dire, recule - et le jour approche. Nous étions trois - ma pomme, sa pomme et une pomme, mouillés à l'entrée du fleuve, directement dans le chenal.
Il était évident qu'il nous faudrait sortir de là, sous peine de violent coup de cargo, coup de brouillard, coup de courant, coup de foudre, coup de sifflet ou n'importe quel autre coup. Sa pomme à la barre, pomme à la bouche; ma pomme au guindeau. Le brouillard nous enveloppa. La pomme m'indiqua la direction de la marche, travers au courant; nos approchâmes la rive, avant laquelle nous savions - les cartes nautiques existant précisamment pour donnner ce genre d'information - qu'un banc de sable nous attendait.
La sémantique de la pomme étant alors établie sans marge d'erreur. Trois pommes paumées dans le brouillard se retrouvent grace à l'une d'entre elles, une carte nautique actualisée et beaucoup de chance. Mais sur le banc de sable quelqu'un avait - nous le vîmes maintenant, puisque le brouillard se lêve impromptu - construit une cabane et planté un arbre. Est-ce vraiment le banc de sable ou la rive du fleuve?
L'arbre est-il un pommier? La nuit recule, le brouillard se lève, la maisonnette est de plus en plus visible, l'arbre aussi. Toutefois, sans savoir si c'est un pommier, que faire?
Ma pomme décide de sauter à terre et passer un bout' autour de l'hypothétique pommier. Avant faut-il mouiller, c'est évident; et culer le plus possible pour que je me mouille le moins possible. Il n'y a personne à terre; à quoi ou à qui sert donc la barraque? La nuit avance, le jour approche.
Nous sommes perdus sous un épais manteau de verbiage. Les mots nous couvrent comme des corbeaux dans les péllicules de terreur. Ma pomme, ta pomme, ta pomme. Sans l'intervention d'une autre pomme - d'un autre mot - le bateau sera perdu. Quel mot choisir? Vite, il y a urgence.
J'aime sémantique; c'est de la famille de semiologie, mais plus accessible, moins m'as-tu-vu. Tu choisis pomme, car tu en as une à la bouche - les deux mains occupées à barrer. Nous pouvons choisir la lune qui mieux nous convient. Pleine lune: on voit mieux, mais la marnage sera plus grand; alors, quadrature? Que sera-t-il du bateau dès que la marée baissera? Sommes-nous entre le banc de sable et la rive?
Sommes nous entourés de corbeaux, de corps beaux? De mots? Si oui, y a-t-il une règle qui relie les corps entre eux, telle celle qui relie les mots et leurs sens, les corps et leurs sens, la beauté et la vie?
Quel mot, quel corps, quel sens choisir? Quel arbre, au fond?
Il était évident qu'il nous faudrait sortir de là, sous peine de violent coup de cargo, coup de brouillard, coup de courant, coup de foudre, coup de sifflet ou n'importe quel autre coup. Sa pomme à la barre, pomme à la bouche; ma pomme au guindeau. Le brouillard nous enveloppa. La pomme m'indiqua la direction de la marche, travers au courant; nos approchâmes la rive, avant laquelle nous savions - les cartes nautiques existant précisamment pour donnner ce genre d'information - qu'un banc de sable nous attendait.
La sémantique de la pomme étant alors établie sans marge d'erreur. Trois pommes paumées dans le brouillard se retrouvent grace à l'une d'entre elles, une carte nautique actualisée et beaucoup de chance. Mais sur le banc de sable quelqu'un avait - nous le vîmes maintenant, puisque le brouillard se lêve impromptu - construit une cabane et planté un arbre. Est-ce vraiment le banc de sable ou la rive du fleuve?
L'arbre est-il un pommier? La nuit recule, le brouillard se lève, la maisonnette est de plus en plus visible, l'arbre aussi. Toutefois, sans savoir si c'est un pommier, que faire?
Ma pomme décide de sauter à terre et passer un bout' autour de l'hypothétique pommier. Avant faut-il mouiller, c'est évident; et culer le plus possible pour que je me mouille le moins possible. Il n'y a personne à terre; à quoi ou à qui sert donc la barraque? La nuit avance, le jour approche.
Nous sommes perdus sous un épais manteau de verbiage. Les mots nous couvrent comme des corbeaux dans les péllicules de terreur. Ma pomme, ta pomme, ta pomme. Sans l'intervention d'une autre pomme - d'un autre mot - le bateau sera perdu. Quel mot choisir? Vite, il y a urgence.
J'aime sémantique; c'est de la famille de semiologie, mais plus accessible, moins m'as-tu-vu. Tu choisis pomme, car tu en as une à la bouche - les deux mains occupées à barrer. Nous pouvons choisir la lune qui mieux nous convient. Pleine lune: on voit mieux, mais la marnage sera plus grand; alors, quadrature? Que sera-t-il du bateau dès que la marée baissera? Sommes-nous entre le banc de sable et la rive?
Sommes nous entourés de corbeaux, de corps beaux? De mots? Si oui, y a-t-il une règle qui relie les corps entre eux, telle celle qui relie les mots et leurs sens, les corps et leurs sens, la beauté et la vie?
Quel mot, quel corps, quel sens choisir? Quel arbre, au fond?
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Não prometo responder a todos os comentários, mas prometo que fico grato por todos.