Les mots jouent dans la cour de récréation. Ils se regroupent par âge, genre et langue. Les français dans un coin, les anglais dans l'autre, les portugais là-bas, les espagnols à côté. Les plus âgés se moquent des plus jeunes; les féminins essaient d'attirer les masculins et ceux-ci essaient de se faire attirer. De temps en temps ils se mélangent, se bagarrent ("beau comme un langage sans adjectifs" dit le nom à l'adjectif. "Sans moi tu es un corps sans bras, une bouche sans langue, une peau sans main", répond celui-ci. Un verbe entend et se gausse: "sans moi vous n'irez nulle part"), se tapent dessus, se font des croche-pieds. Ils sont rebelles, les mots. Ne viennent jamais quand on les appelle. Ils aiment être ensemble.
Ils nous aiment.
«On n'écrit pas parce qu'on a quelque chose à dire
mais parce qu'on a envie de dire quelque chose.»
(E. M. Cioran)
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Não prometo responder a todos os comentários, mas prometo que fico grato por todos.